Michelle Vette, nouvelle représentante de pays
Michelle Vette est depuis août la nouvelle représentante de pays de la société anthroposophique en Nouvelle-Zélande. Cette spécialiste du soin et de la formation des adultes a cofondé une formation anthroposophique en soins infirmiers et dirigé avec une collègue un service de soins infirmiers ambulatoires auprès de la Weleda.
Sebastian Jüngel Comment décririez-vous la Nouvelle-Zélande à quelqu’un qui ne connaît pas encore ce pays ?
Michelle Vette Nous avons deux langues officielles, l’anglais et le maori. Le maori qualifie le pays de « Aotearoa », pays des longs nuages blancs. Depuis mon enfance, cette image a cheminé en moi, comme une part de mon identité, de notre identité commune.
Nous sommes une île-État, très verte, dans le Pacifique Sud, avec de vastes paysages variés et peu d’habitants.
Jüngel Quel rôle y joue aujourd’hui la spiritualité ?
Vette Je ne peux parler bien sûr que de mes expériences. Ce pays a une spiritualité ancienne, profonde, qui s’est maintenue au fil de son histoire mouvementée et qui est redéfinie, revécue aujourd’hui par les Maoris.
Du point de vue constitutionnel, notre société a un siècle et nous évoluons rapidement vers une culture riche, aux multiples facettes, au sein de laquelle nous travaillons surtout à comprendre ce que nous sommes. C’est par exemple ainsi que nous avons vécu le terrible attentat contre la mosquée de Christchurch, auquel Jacinda Adhern, notre cheffe du gouvernement, a réagi avec une humanité d’un type nouveau. C’est pour nous une pierre de touche, la base d’un nouveau rapprochement avec les autres, qui construit, de façon implicite, avec le spirituel.
Soutenir le développement de l’être humain
Jüngel Quelle est la tâche spécifique de l’anthroposophie en Nouvelle-Zélande ?
Vette Elle consiste à trouver son propre chemin dans la culture pacifique de ce pays et de ses populations et en parallèle à refléter le contexte global dont elle est issue. Il s’agit par exemple de travailler autant que possible avec les initiatives dans le champ de l’éducation, de l’art, de la médecine, de l’écologie et de l’agriculture pour soutenir les efforts de chacun et le développement de l’être humain. Il s’agit aussi d’explorer l’harmonie entre la culture indigène vivante, sa cosmologie et l’anthroposophie et de créer des liens entre elles.
Jüngel Y a-t-il quelque chose que la société anthroposophique puisse apprendre de la Nouvelle-Zélande ?
Vette Oui, elle peut apprendre ce qui vit autour d’un lieu aux forces de vie généreuses, ce qui se développe et peut s’exprimer sous la forme d’une impulsion dans le temps et l’espace.
Jüngel Comment réaliserez-vous vos intentions en tant que nouvelle représentante de pays ?
Vette Pour l’instant en rencontrant des personnes, en les écoutant, en tentant de me forger une image et un sentiment de ce qui existe et de possibles modes de collaboration. Je voudrais travailler à partir de ce qui est né de travaux et d’activités intenses et commencer par parler de l’époque dans laquelle nous vivons : une époque faite de transformations rapides, d’incertitudes et de questionnements. Les questions brûlantes de notre époque concernent la force que l’anthroposophie peut offrir pour notre développement intérieur, la résilience dans ces temps incertains et l’initiative consistant à travailler avec l’esprit. Ce qui m’intéresse, c’est la façon dont nous vivons tous ces thématiques dans le monde et pour le monde.
Saisir le tout et les parties
Jüngel Votre profession vous aidera-t-elle ?
Vette Ce qui relève du soin est pour moi un métier tellement complet… On peut travailler avec l’individu et saisir en parallèle le tout et les parties. Le soin est universel, il cultive la chaleur et la lumière du cœur avec toute la volonté présente dans l’âme. Alors oui, je le crois, mon métier m’aidera.
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