Comptabilité du coût réel en biodynamie
Le projet de recherche « Comptabilité du coût réel en biodynamie » de la section d’agriculture au Goetheanum porte sur les critères socio-économiques pour des prix justes.
Depuis les débuts de l’agriculture biologique et biodynamique, les questions socio-économiques font partie du mouvement. C’est le cas de la question concernant la façon de mesurer et d’évaluer financièrement la performance économique réelle de l’agriculture biodynamique, de sa production et de ses services écosystémiques en faveur de la société et la planète. Les prix des produits Demeter sont généralement plus élevés que ceux de l’agriculture conventionnelle, en raison de l’externalisation de nombreux coûts environnementaux dans le secteur conventionnel.
En Allemagne, les coûts externalisés de l’agriculture ont été estimés à 40 milliards d’euros par an, ce qui représente environ la moitié du chiffre d’affaires total du secteur. Cela signifie que les produits de l’agriculture conventionnelle devraient être vendus au moins 50 % plus cher. La biodynamie peut également pratiquer des coûts plus élevés en raison de la diversité au sein des exploitations et parfois, d’un rendement plus faible. À cela s’ajoute, dans la plupart des cas, une commercialisation coûteuse.
Biodynamie : des produits abordables pour tous
Pour la justice sociale, il est important que les produits biodynamiques soient abordables pour tous. Les prix élevés des produits Demeter font souvent l’objet de critiques dans les médias. Surtout en temps de crise, lorsque l’inflation augmente et que le pouvoir d’achat diminue, cette situation entraîne un désavantage direct sur le marché. Or un prix abordable des produits biodynamiques pour une large couche de la population est aussi une exigence sociopolitique. Cela vaut pour les marchés hautement développés dans les principaux pays européens avec la marque Demeter, et également pour des pays comme l’Égypte ou l’Inde, où l’accès à une alimentation et un environnement de qualité est existentiel pour toutes les familles qui ne peuvent acheter une qualité à des prix plus élevés. L’étude en cours sert de base au développement d’une économie associative, étudiée et encouragée depuis des années par le Cercle économique au sein de la section d’agriculture.
Premières étapes en 2024 et 2025
Une première étape du projet a été réalisée lors de la réunion du Cercle, en février 2024 : d’une part, avec des exposés détaillés sur le changement d’époque dans le secteur de la durabilité, une table ronde avec Agroimpact sur la neutralité climatique dans le secteur alimentaire suisse et une étude des effets du Green Deal dans l’UE sur le compte-rendu de durabilité. D’autre part, il y a eu dix présentations d’entrepreneurs sur des approches associatives pour sortir de la situation économique tendue actuelle. Le programme de la prochaine réunion du Cercle, le 4 février 2025, a été élaboré à partir de réunions trimestrielles en vidéoconférence sur les défis du secteur bio. Sous le titre « You never farm alone », il sera question de la création de communautés résilientes à partir de prototypes pratiques pour les fermes. De nouveaux outils de calcul de la marge seront présentés sur la base de projets tests réalisés dans le commerce spécialisé bio. Enfin, le forum de la World Goetheanum Association présentera l’initiative lancée il y a cent ans par Daniel Nicole Dunlop pour une association économique mondiale axée sur la Terre en tant qu’être vivant.
Dons Section d’agriculture (mention : « True Cost Accounting »)