Rapport annuel 2020-21

Rapport annuel 2020-21

28 avril 2021 Sebastian Jüngel 1876 vues

Ce rapport rend compte des actions de la Société anthroposophique générale et de l’École de science de l’esprit.


Du fait des mesures officielles de lutte contre la COVID-19, le Goetheanum a dû lui aussi s’adapter sans cesse et en souplesse à la situation et trouver rapidement comment rester actif et en contact, notamment par le biais des médias numériques.

Les artistes de la section des arts vivants furent toutefois confrontés au constat suivant : « Quand mon espace de travail s’effondre, le sens de la vie est gravement attaqué ». Il faut alors trouver comment gérer l’incertitude et la peur. L’exposition Départ vers l’inconnu (section des arts visuels) a montré que s’expriment aussi « l’espoir, l’expérience de la nature, la paix intérieure, la concentration en tant qu’expérience intense et possibilité d’un changement de conscience, ainsi que le désir de changement social ». Dans certains pays pourtant, les conséquences de la crise sont dévastatrices, quand par exemple « les enfants n’ont plus leur nourriture régulière du fait de la fermeture des jardins d’enfants et des écoles et sont affamés » (section pédagogique). « Rencontre, toucher, proximité, chaleur, c’est-à-dire l’humain », voilà précisément ce qui apparait désormais « comme un danger » (section des sciences sociales).

Forger des relations

Pour Justus Wittich (Comité directeur), c’est l’anthroposophie que visèrent en Allemagne les médias en créant la « hantise d’un mouvement de protestation de droite peu recommandable fait de négationnistes du coronavirus, d’opposants à la vaccination, de nostalgiques du Reich, d’ésotéristes et d’anthroposophes ». À l’opposé des tendances clivantes, il faut toutefois cultiver ce qui unit : « Ce n’est que dans la clarté, dans l’image en mouvement que prend vie le spirituel » (section des arts plastiques). Constanza Kaliks (Comité directeur) décrit la Société comme un espace où « trouver une relation au spirituel ».

Dans le but de trouver une voie pour les phénomènes décrits plus haut et les préoccupations de la Société anthroposophique, Matthias Girke (Comité directeur) décrit les tâches consistant à « rendre visible Rudolf Steiner et l’anthroposophie » et à se confronter aux « nombreuses évaluations de la pandémie qui s’autonomisent, se collectivisent aussi en partie, sans entrer dans un nécessaire échange ».

Ueli Hurter (Comité directeur) aborde la façon de forger des relations en interne au sein d’un projet qui actualisera et renforcera l’adhésion à la Société anthroposophique.

Les différentes sections ont souvent abordé la relation de l’être humain avec la terre. La section de la jeunesse résume ainsi les choses : « La présence humaine perturbe-t-elle la terre ? » La section de l’agriculture indique que depuis la crise de la vache folle en 2000, « les éleveurs connaissent presque chaque année une nouvelle épidémie [...], comme les agriculteurs. ». L’objectif serait de créer « un partenariat avec la nature », une « écologie et une agriculture inclusives ». Les travaux de la section des sciences du vivant le montrent clairement : « Il faut du courage pour ne pas minimiser sans cesse la responsabilité personnelle. ». La section d’anthroposophie générale offre de se confronter individuellement à des questions sur la connaissance et l’expérience ; une newsletter reliera en outre dès l’automne les membres de la première Classe de l’École de science de l’esprit.

Du concret contre l’action des anciennes forces

Réussir un nouveau départ n’est pas aisé : « Si de nouvelles tâches doivent être saisies par les êtres humains de leur propre gré, il est bien naturel que [...] d’anciennes forces veuillent occuper ce nouvel espace ou que s’imposent des caricatures de ces nouvelles tâches. » (section de mathématiques et d’astronomie).

Très concrètement est née au sein de la section de médecine une « procédure thérapeutique adaptée à la situation, applicable de façon intégrative à la COVID-19, avec remèdes anthroposophiques et applications externes » ; la pandémie et la vaccination ont en outre fait l’objet de recherches continues.

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Thèmes de travail pour 2021

Vu les effets de la pandémie, le Comité directeur et la Direction du Goetheanum ont identifié des directions de travail pour 2021 : avoir le courage de la connaissance, assumer ses responsabilités personnelles et dire oui au monde.

Il faut le courage de la connaissance pour percer le voile que la pandémie a partout déposé. Physiquement, il s’agit d’avoir une vision lucide basée sur les faits. Psychiquement, ce courage peut demander d’avancer en soi, entre résignation et surestimation, jusqu’à la source de la dignité humaine. Spirituellement, on peut se sentir invité à prendre au sérieux et avec courage ce qu’on perçoit comme venu d’au-delà du seuil, que nous connaissons dans sa fugacité, et de s’atteler à un changement de perspective.

Assumer sa responsabilité individuelle inclut la responsabilité pour soi-même, la responsabilité pour son environnement social immédiat et la co-responsabilité pour le bien commun. La responsabilité personnelle est à saisir en polarité avec la responsabilité collective. Si celle-ci est décrétée par l’État, la responsabilité individuelle doit faire l’objet d’une attention particulière et la question se pose de savoir comment faire naître à partir de la responsabilité individuelle et en lien avec elle une saine responsabilité appliquée à la société et à notre époque.

Troisième note de cet accord, dire oui au monde signifie que l’actualité nous appelle à chercher et à réaliser l’esprit dans le monde et avec lui, sans fuir ni faire l’autruche, mais en prenant les choses telles qu’elles sont pour en tirer le meilleur parti.

Justus Wittich, Constanza Kaliks, Matthias Girke et Ueli Hurter

Source Extrait de l’éditorial du rapport annuel 2020-21 de la Société anthroposophique générale et du Goetheanum en tant qu’École de science de l’esprit.


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