Rencontrer Rudolf Steiner aujourd‘hui

Un siècle encore après sa mort, le 30 mars 1925, Rudolf Steiner intéresse, irrite ou continue d’inspirer. Les expériences à son sujet sont très diverses. En témoigne le magazine Stil dans les articles consignés dans son numéro ‹ 27 regards : où trouver Rudolf Steiner ? ›.

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« Je me surprends à dire que je ne l‘ai pas cherché », déclare Angela McCutchon, qui ajoute ensuite : « Je trouve Rudolf Steiner dans ma bibliothèque. » Finalement, elle ne trouve pas ce qu‘elle cherchait, mais prend conscience qu‘elle lui est redevable : « Nous sommes des êtres terrestres et spirituels. Le lien entre nous et le cosmos est une réalité » ; l‘expérience et la connaissance de ce lien sont « une aide spirituelle réelle sur le chemin vers l‘autre ».

D‘autres trouvent Rudolf Steiner dans ses œuvres, dans le bâtiment du Goetheanum ou, comme le décrit Matthias Rang, dans la sculpture du Représentant de l‘humanité. Dans la vie universitaire fortement orientée vers un réductionnisme de plus en plus complexe, Eckart Förster vit « Steiner comme une présence que personne ne voit ». L‘activité professionnelle conduit souvent à entrer en relation avec lui. C’est le cas de Nana Göbel, pour qui « l‘intérêt pour Rudolf Steiner » est devenu « une mission professionnelle ». Pour Vesna Forštnerič Lesjak, c‘est, par exemple, le goethéanisme : « Je l‘ai trouvé [Rudolf Steiner] lors de rencontres très importantes pour moi avec des personnes qui ont ensuite marqué et déterminé mon parcours ».

Ha Vinh Tho décrit lui aussi cette dernière expérience. Pendant ses études à Dornach (Suisse), lors de rencontres avec des interlocuteurs ayant personnellement connu Rudolf Steiner, celui-ci lui semblait « très proche ; j‘avais l‘impression de l‘avoir connu moi-même ». Il est important à ses yeux « de distinguer ses enseignements spirituels des idées et préjugés qui prévalaient à son époque », c‘est-à-dire « de différencier la sagesse intemporelle des concepts imprégnés du contexte culturel du temps de Steiner ». En allant au-delà des « idées dépas-sées », on peut « l‘aider à évoluer ». Wolf-Ulrich Klünker a compris « que les contenus spirituels peuvent avoir un impact destructeur si la dimension humaine et existentielle qu‘ils représentent n‘est pas prise en compte ». Il estime important que la relation avec Rudolf Steiner passe par une « individualisation spirituelle et liée à la vie ».

Ariane Eichenberg et Christiane Haid, les deux éditrices, constatent dans les vingt-sept témoignages « que Rudolf Steiner vit lorsque ses suggestions, ses pensées et ses inspirations sont développées à partir de la présence spirituelle d‘individus, lorsqu‘elles touchent les cœurs et déterminent les actes. »

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