Un avenir que nous appelons de nos vœux

Un avenir que nous appelons de nos vœux

25 septembre 2019 Justus Wittich 3225 vues

Chère lectrice, cher lecteur,

« Notre histoire est déjà écrite, mais pas notre avenir », tel est, pour transformer la société, l’argument d’Alexandria Ocasio-Cortez, la plus jeune députée démocrate de la Chambre des représentants des États-Unis. « Unfuck My Future ! », telle est la formule assez radicale et plus ramassée d’une pancarte souvent utilisée par le mouvement des écoliers et lycéens lors des « Vendredis pour le climat ».


Il est partout question d’un monde qui se polarise de plus en plus, des effets d’un matérialisme grandissant qui imprègne notre civilisation, et, en parallèle, de l’éveil des jeunes à ses conséquences sur la nature, à leur coresponsabilité pour l’avenir et la naissance d’une nouvelle solidarité par-delà les distances géographiques.

Antidotes positifs

Quels antidotes positifs employer ? « Que votre vie devienne un contre-frottement pour stopper la machine ! » écrivait H. D. Thoreau en 1849 dans La Désobéissance civile, texte à lire aujourd’hui encore dans la perspective des multinationales, des contraintes du système et de l’attitude d’une société privilégiant le scénario du « demain comme hier ».1

D’une certaine façon, depuis le décès de Rudolf Steiner en 1925, notre histoire de la société anthroposophique est « écrite ». Nous bâtissons sur elle, quoi qu’il se passe. Or l’avenir est ouvert et dépend de nous, qui agissons aujourd’hui individuellement et au sein d’une société librement constituée. Partout dans le monde, des hommes et femmes travaillent chaque jour, à partir de leur lien à l’anthroposophie et dans leur contexte social, à créer un tel « contre-frottement ». « Nous ne pouvons surmonter la peur d’un avenir redouté que par les images d’un avenir que nous appelons de nos vœux. », disait Wilhelm-Ernst Barkhoff.

Comment qualifier l’attitude de ceux qui, inspirés par l’anthroposophie, travaillent et résistent jusque dans l’adversité ? N’est-ce pas un des aspects d’une « attitude michaëlique » qui œuvre avec l’esprit du temps ? Comment pouvons-nous en tant que société anthroposophique créer pour les nombreuses personnes qui travaillent et partagent cette impulsion une source de forces enrichissante ?


1. Citations tirées d’une publication du théâtre Mousonturm, Francfort-sur-le-Main (Allemagne) et du RheinMainMedia du 17 août 2019.