Existe-t-il une attitude michaëlique ?
Les nouveaux porte-parole Ueli Hurter et Justus Wittich avaient choisi trois lieux pour le séminaire interne de la Direction du Goetheanum, du 2 au 4 septembre. Le but était de regarder le Goetheanum de points de vue différents. En outre, les décisions sur les nouvelles directions de la Société anthroposophique générale et de la section des arts plastiques allaient tomber au même moment.
Au début du séminaire, il apparaissait clairement qu’après la conférence mondiale de la Saint-Michel 2016 la reconfiguration interne autour de projets et objectifs du Goetheanum devrait se terminer dans un délai de trois ans. En 2020, il sera décidé comment transformer les rapports du Goetheanum avec le monde et quel visage donner aux commémorations à venir. Les recommandations pour cette année concernent les Lettres à Michaël de Steiner, et plus particulièrement cette question : existe-t-il une attitude michaëlique que, à partir de la vie de toutes les sections et de la Société anthroposophique, nous pouvons appréhender par l’esprit, formuler et concrétiser dans un esprit participatif ? Que signifie « faire de l’anthroposophie » en toute situation ? Comment le Goetheanum et les nombreuses initiatives et institutions issues de l’anthroposophie peuvent-ils contribuer à la guérison et à l’évolution du monde ?
Trois perspectives sur le Goetheanum
Pour cette tâche, les porte-parole ont choisi un exercice inhabituel : le premier jour, nous nous sommes rassemblés à la maison Wachsmuth, à proximité du Goetheanum, et pendant la pause de midi, nous avons visité l’ancien champ de bataille de la dernière guerre entre souabes et confédérés, en 1499. Comment Steiner se positionnait-il par rapport à la localisation du Goetheanum ? Quel est notre positionnement aujourd’hui face aux questions concrètes concernant la vie juridique de notre société ? Le deuxième jour, nous étions invités au Sonnenhof à Arlesheim, l’institution de pédagogie curative la plus ancienne. Vu d’une telle institution, la mission du Goetheanum prend des formes différentes. Ce sentiment a été renforcé par une visite à l’Ermitage et un regard sur la légende de Sainte Odile, un phénomène typique de la vie spirituelle ésotérique occidentale. Le troisième jour, ce furent les visites de l’Ackermannshof, du Philosophicum de Bâle, qui est le siège du Rudolf Steiner Verlag, et du Rhin tout proche. Elles ouvrirent le regard sur l’industrie chimique suisse, un des conglomérats scientifique et économique les plus performants. Vu de loin (par exemple depuis les Vosges), le Goetheanum se dresse juste derrière. Quels sont les rapports du Goetheanum avec la vie économique ? Quelles sont les tâches qu’il génère pour l’École de science de l’esprit ? Il était donc tout naturel que ce jour-là la direction et toutes les sections se soient penchées pour la première fois sur la question climatique actuelle. Nous avons en outre pendant le séminaire commencé les pourparlers sur la césure de Joan Sleigh en 2020 et traité un large spectre de thèmes, allant des représentations de Faust au Goetheanum à la prise en main du rapport de la Société anthroposophique avec Weleda.
La force de Michaël
Telle est la force de Michaël ! Avoir confiance dans les pensées issues du monde spirituel […] Tu as telle ou telle impulsion issue du monde spirituel. Tu t’y consacres, tu te fais l’instrument de sa réalisation. Un premier échec surgit – peu importe ! Un deuxième échec surgit – peu importe ! Et même si cent échecs surgissent – peu importe ! L’absence d’échec n’est jamais décisive pour la véracité d’une impulsion, dont on perçoit et saisit les effets de l’intérieur. […] Et même si ce n’est qu’après la centième incarnation que grandiront en moi des forces pour me permettre de réaliser cette impulsion – rien d’autre ne peut me convaincre de l’impact ou du non impact d’une impulsion spirituelle que sa nature propre. […] Et si, de cette façon, la confiance dans le spirituel forge une disposition d’âme telle qu’on devient capable de ressentir le spirituel aussi réellement qu’on sent le sol sous nos pieds, ce sol dont nous savons que s’il n’était pas là nous ne pourrions utiliser nos pieds, nous ressentons dans notre âme ce que Michaël veut en fait de nous.
Rudolf Steiner, GA 223
Voir à ce sujet « La Saint-Michel et les 21 ans d’Anthroposophie aujourd’hui »