Living Connections

Living Connections

27 septembre 2022 Claus-Peter Röh 2898 vues

Du 8 au 11 septembre, le colloque Living Connections a réuni au Goetheanum 50 responsables de groupes de travail et autres personnes intéressées par la méditation.


Sebastian Jüngel À quel moment, un retrait du quotidien associé à un travail intérieur devient-il une méditation ?

Claus-Peter Röh
Les différentes expériences des 50 participants sur cette question sont apparues lors de l’échange sur des exercices concrets. Un point de départ est de tourner l’attention de l’extérieur vers l’intérieur et de se poser plusieurs questions : « Quand suis-je complètement centré en moi ? Comment mes pensées, mes sentiments et ma volonté se transforment-ils dans cet état ? Quelle est la force qui me conduit à un calme intérieur ? » Dans une étape suivante, il s’agit de lâcher ce qui a été formé à l’intérieur et de percevoir à nouveau les forces en mouvement. Il est enfin important de partager le vécu individuel dans un échange objectif. Cela permet de mettre en évidence la diversité des expériences dans cet état énigmatique, par exemple : « Si je lâche la représentation formée, rencontrerai-je alors du néant ? Puis-je décrire à un autre pratiquant l’état d’attente éveillée ? »

Créer des possibilités d’action

Jüngel Quelles sont les possibilités, par exemple pour les jeunes parents ou les managers, d’entrer dans un travail méditatif ?

Röh
Rien n’est possible sans intériorité. Une mère ayant des enfants en bas âge a expliqué qu’elle ne pouvait le faire qu’avant le réveil des enfants, car elle était trop épuisée le soir. Dans la journée, elle signifiait plus tard à sa famille l’importance de ce genre de moment par un panneau sur sa porte. Même brève, cette pratique permet de faire naître une force intérieure pour le quotidien et le besoin de trouver un rythme de pratique. Une autre expérience consistait à aller dans le jardin et à être attentif à l’oscillation entre la perception intense de la nature et celle, intérieure, qui y répond.

Jüngel
Existe-t-il un bleu anthroposophique ? En d’autres termes : quand une méditation devient-elle anthroposophique ? Et pourquoi devrait-elle l’être ?

Röh
Il n’y a pas de bleu anthroposophique, mais la perception des couleurs par l’être humain existe, ainsi que l’art qui est de l’art. Or, l’activité artistique et la méditation peuvent être inspirées par le travail anthroposophique. D’autres perspectives se présentent alors en la matière. L’aspect spirituel de l’activité peut devenir plus conscient : en toute liberté, je me concentre et me consacre à l’autre. J’intègre ce qui vit dans le monde. De cet acte de conscience résultent des possibilités d’expérience et d’action basées sur la responsabilité à l’égard des autres et du temps.

Jüngel
Pouvez-vous citer un exemple ?

Röh
Au cours du colloque, des participants ont réalisé le programme artistique Aus der Stille avec de la musique, de l’eurythmie et de la parole. L’intentionnalité mise en œuvre ce jour-là a empli cet événement partagé entre les exécutants et le public.

La force de l’auto-correction

Jüngel Certaines personnes cultivent une forte spiritualité sans pour autant être liées au chemin anthroposophique, du moins en apparence.

Röh
Nous faisons l’expérience d’être reliés à de nombreuses personnes et groupes qui cherchent sérieusement une relation avec le spirituel. Chacun doit trouver sa source d’inspiration pour le travail et la méditation.

Jüngel
Le groupe de préparation de Living Connections et la direction de la section d’anthroposophie générale travaillent-ils avec des personnes d’origines spirituelles différentes ?

Röh
Ces 50 personnes étaient déjà très différentes en ce qui concerne leurs origines et leurs chemins d’expérience : certaines ont par exemple traversé des épisodes de vie marqués par l’Orient, voire par le boud­dhisme. La description de ses propres expériences et l’échange avec d’autres font partie de la méthode de travail consciente. Lors du colloque, il est apparu clairement que cela était fructueux dans des formats plus petits. Cet échange prend une valeur particulière lorsque les participants s’auto-corrigent que chacun apprend de l’autre.


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